COM DES PARTENAIRES.

30 millions d’abonnés dont 4 millions de payants, 60 millions de chiffres d’affaires et 25 millions de titres en 2012.

Tels sont les chiffres caractérisant l’incroyable ascension de cette jeune start-up française fondée par Daniel Marhely en 2007 et qui est désormais le second groupe mondial d’écoute de musique à la demande sur internet (derrière le suédois Spotify)

L’un des piliers forts du business model de Deezer est sa stratégie de partenariats, qui lui permet de générer du chiffre d’affaires et de gagner en notoriété : le mix parfait.

Je vous propose de détailler et d’analyser cette stratégie en classant ces partenariats dans trois catégories :

- Les partenariats de positionnement :

Objectif : Se positionner comme acteur majeur du marché de la musique

Tout commence en 2007. Alors que l’ancêtre de Deezer, Blogmusik.net, ferme pour défaut de payement des droits d’auteurs, Deezer signe un accord avec la Sacem (0,3 centimes d’euros par écoute) qui lui permet de rester légal.

En parallèle, Deezer trouve un accord avec 3 des 4 majors que sont Warner Music International, Sony BMG et Universal Music, afin d’obtenir le droit de d’exploiter leurs catalogues et de mettre leurs morceaux en ligne sur le site. Ces géants de la musique ont été convaincus du fait que l’écoute en streaming était une parade aux téléchargements illégaux et un frein au piratage.

S’associer à ces labels a doté Deezer d’une crédibilité sur le marché de la musique et vis-à-vis des internautes. Cela positionne le site comme un défricheur de talents, qui donne son avis (playlists Sélection Deezer) et qui propose les dernières nouveautés.

Cela permet également aux labels de promouvoir certains de leur artiste. Deezer est devenu, comme Facebook, comme Twitter, comme Voyages-sncf.com un véritable média.

En dernier lieu, nous avons même pu voir naître sur le site des playlists en partenariat avec les festivals français les plus populaires (Marsatac, Vieilles Charrues, Jazz in Marciac, etc…).

- Les partenariats de recrutement

Objectif : Créer un modèle rentable en recrutant des abonnés payants

En juillet 2010, le partenariat phare de Deezer, certainement le plus médiatisé, est signé avec Orange pour la création d’une offre de musique « premium ». Les clients Orange peuvent souscrire aux offres Orange Deezer Premium (5€/mois) ou Orange Deezer Premium+ (10€/mois) et ainsi profiter de leur abonnement Deezer sur leur smartphone. Ce partenariat a permis à Deezer de passer de 6000 à 100 000 nouveaux adhérents payants par mois. Plus qu’un partenariat, Orange a finalement pris 11% de part dans Deezer, ce qui démontre une nouvelle fois l’attractivité de la jeune entreprise française.

Cette stratégie d’acquisition de clients a également été mise en place à l’international : Au Royaume-Uni avec la filiale d'Orange Everything Everywhere, avec Belgacom en Belgique, avec Tango au Luxembourg, Deutsche Telecom en Autriche et aux Pays-Bas ou encore avec Telenor dans certains pays d'Europe de l'Est.

Autre partenariat, en octobre 2010, Deezer s’associe à La Banque Postale dans le cadre du lancement par l’Etat de la « Carte Musique » pour les 12-25ans. 4 offres sont proposées par La Banque Postale pour écouter la musique sur Deezer sans publicité et profiter des services Deezer à tarifs très préférentiel.

- Les partenariats de notoriété

Objectif : Gagner en visibilité

En 2011, Deezer signe un partenariat avec Facebook pour séduire de nouveaux internautes. Cet accord est une opportunité exceptionnelle pour Deezer qui s’appuiera sur le nombre énorme de membres du réseau social pour faire connaitre son service, notamment à l’international. Le principe est simple : il est désormais possible de se connecter à Deezer via Facebook, les lectures étant ensuite directement visibles sur le mur de l’utilisateur et sur celui de ses amis, post qu’il est ensuite possible de partager, de repartager et de re-re partager !

Grâce à un autre partenariat avec Philips, l’application Deezer est directement disponible sur les enceintes Fidelio de la marque. De l’autre côté, Philips pourra tenter de vendre ses produits directement sur le site Deezer. Cette collaboration est depuis close et a connu un succès mitigé, mais l’idée est là.

La dernière ambition d’Axel Dauchez, PDG de Deezer, est d’intégrer les dispositifs de TV connectées. Deezer s’est donc rapproché de Samsung, LG et Toshiba dans le but d’offrir à ses abonnées un nouveau support sur lequel accéder à leur plate forme d’écoute de musique en ligne. Pour ceux n’ayant pas d’offre Deezer, il leur sera possible de souscrire à une offre découverte qui se transformera d’ailleurs peut-être en offre payante.

Autant se le dire, la folie Deezer n’est pas prête de prendre fin et ce n’est pas les dernières opérations de partenariats conclues par le site qui vont me contredire. Ces deux derniers mois, deux partenariats avec des clubs sportifs, le Montpellier Hérault Rugby Club et le LOSC, club de football de Lille, ont généré la création de playlists dédiées pour les supporters des clubs respectifs. Nouveau filon ? Nouvelle lubie des patrons ? Non juste un nouvel axe de communication, une nouvelle cible de clients à prospecter et des points d’image en plus.

Deezer se positionne désormais même comme une marque proche des gens, une marque du quotidien qui facilite la vie et qui s’y intègre… jusque dans nos passions.